30/05/2013

Messieurs les assureurs, regardez le monde autour de vous !

Le gouvernement a décidé, dans le cadre de la Loi dite Hamon, d’autoriser la résiliation par l’assuré des contrats auto et habitation à tout moment, moyennant préavis d’un  mois, au-delà de la première durée annuelle.

Alors les assureurs, toutes familles confondues (c'est-à-dire aussi bien que sociétés que les mutuelles), hurlent en prétextant que cela change la gestion des portefeuilles et va entraîner des augmentations de primes (arguments bien connu, souvent brandi, jamais vérifiable). Les frais de gestion des échéances vont augmenter, le turn-over des portefeuilles aussi, le mode de calcul des provisions –et donc des tarifs – va changer.

En tête la MAIF. Tiens, on croyait qu’ils avaient les assurés les plus fidèles de la place ; bien sur les enseignants qui sont attachés à leur mutuelle ! N’a-t-on pas tous entendu certains dire  qu’ils « ont droit à la Maif » ? Chaque année, cette mutuelle caracole en tête des podiums de la relation client (on ne sait pas pourquoi, ni eux d’ailleurs car lorsqu’on le leur demande dans les cercles professionnels, on n’obtient pas de réponse !).

Une voix dissonante se fait cependant entendre, et non la moindre, celle de Romain DURAND. Actuel patron du pôle International d’ACTUARIS (cabinet conseil en actuariat) et ancien DG de SCOR et MATMUT notamment. S’il y en a un qui sait ce qu’il dit, c’est bien lui ! Et en plus, en général, il le dit !
Et que dit-il ? Les gains de productivité que réalisent les sociétés d’assurance permettront de compenser les charges générées par la mise en place de la Loi Hamon.

Sur un autre plan, je voudrais simplement faire remarquer aux assureurs que tous les secteurs d’activité s’adressant au Grand Public  ont abandonné le verrouillage des clients.
Un locataire peut décider de résilier son bail à tout moment. Il lui suffit de prévenir 2 mois avant. Pourquoi devrait-il attendre sa prochaine échéance pour souscrire une nouvelle multirisque habitation qui lui convient mieux ? On n’en est plus aux contrats de 10 ans puis de 3 ans que j’ai connu en début de carrière. Un grand chemin a déjà été fait avec l’annualisation des polices. Reste un petit pas pour être dans le coup…

Messieurs les assureurs, regardez le monde qui vous entoure ! Un exemple : lundi dernier je décide de changer d’opérateur Internet. Je passe chez Orange et souscrit Internet, TV, téléphone fixe + portable. Je prépare une lettre de résiliation et m’apprête à l’adresser à SFR (en recommandée ? Dilemme).

En fait, mercredi matin, je tente de me connecter ; tout était déjà coupé. Voilà le monde d’aujourd’hui. Tout va très vite et il faut être flexible. Alors plutôt que faire du sur-place, avançons et offrons cette satisfaction au client.

 

Christian PARMENTIER

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