24/04/2014

Adieu les APE *

 

 Après la remise en cause de cette forme d’agence par Generali en 2011 et les redressements qui ont suivis en matière de tarifs, commissions, conditions de souscription, la compagnie met en application une labellisation de ses intermédiaires sur quatre spécialisations.
Ce type de labellisation n’est pas d’une grande novation. Il est déjà en application dans plusieurs sociétés d’assurance, proposant de donner aux titulaires de points de vente des formations et des moyens plus larges et adaptés aux cibles et métiers sur lesquels ils se spécialisent.
Bien !
Mais l’esprit de l’APE était de portée plus large… Il supposait une relation gagnant-gagnant avec la compagnie et instituait l’Agent Général comme véritable entreprise locale.
Il fut un temps où ces intermédiaires étaient incités à procéder à un audit marketing et à élaborer un business plan ! J'en ai vu de très bon au début des années 2000 chez Generali !
Plus loin dans le temps (années 90)le CAPA de l’époque avait même développé un outil informatisé ( Mercature ; qui n’a connu de succès qu’en Belgique !)
Il y a plus longtemps encore, alors que j’intégrais le Marketing d’une compagnie de taille moyenne (La Préservatrice, devenue ensuite PFA) , après quelques années au sein du géant de l’époque (l’UAP, qui comme toujours chez les grands, regardait avec dédain les plus petits…), je découvrais les « Contrats de Progrès » mis en place avec une grande intelligence.

Le principe en était simple : c’est l’agent qui connaît son marché local, ses forces et faiblesses. C’est donc lui qui détermine ses axes de développement (et pas le Siège qui n’a qu’une vision macro) et qui peut maîtriser ses résultats : plus ils sont positifs (en développement et en rentabilité), plus il dégage de marges de dérogation sur les tarifs.
Bien entendu, une fois encore, cette belle expérience fut sacrifiée sur l’autel de la fusion.
Il est souvent question de knowledge-management dans la presse et les conférences ; à quand la mise en pratique ?

 

*(comprendre les « Agents de Plein Exercice »)

 

15/04/2014

AUTO PLUS lance une charge contre l’Assurance

Le n° 1336 DU MAGAZINE relève que le Fonds de Garantie Auto a vu ses interventions bondir à + 28% en 5 ans ; ce qui représente plus de 27.000 dossiers par an. Cet organisme, jugé « salutaire » (entre parenthèses, merci les assureurs qui le financent  au travers des cotisations) est principalement victime de l’accroissement du nombre de conducteur non assurés.
La faute bien sûr aux retraits de permis de plus en plus nombreux (souvent par cumul de petites infractions), mais aussi la faute aux assureurs qui résilient abusivement ou pratiquent le coup de bambou sur les primes après un ou plusieurs sinistres, parfois même non responsables !
Il faudrait rappeler à ces détracteurs que le principe même de l’Assurance (cela fait partie de notions de base que l’on apprend en entrant dans la profession) repose sur un principe d’homogénéité de portefeuille et sur le caractère aléatoire de la survenance du risque. Dès l’instant ou un risque présente un caractère exceptionnel en importance ou anormal en fréquence, il déstabilise la mutualité donc la communauté d’assurés. Et comme à chaque fois, les bons paient pour les mauvais ; mais cela a des limites ! Le problème se pose ainsi pour les multirécidivistes et pour les jeunes. Concernant ces derniers, la cotisation demandée, même si elle est fortement majorée (jusqu’à 2,5 fois) ne correspond pas au risque réel (X 10). Il s’agit dès lors d’un problème social et plus simplement d’un problème d’assurance.
Il existe cependant des mesures alternatives à la résiliation : suppression de la garantie Dommage, franchise élevée…
Rouler sans être assuré est d’une inconscience sans mesure. Et cela peut arriver très vite : défaut de permis, fausse déclaration à la souscription, alcoolémie (exclusion portant uniquement sur les  dommages à l’assuré),…
 Il suffit d’un accident avec dommage corporel pour que le conducteur voie sa vie basculer : des millions d’euros à rembourser à la victime.
Il est donc légitime de mettre en garde les automobilistes contre ce risque, c’est la campagne que lance le FGA ; il est aussi utile d’interpeller les Pouvoirs Publics sur les effets des mesures de rétorsions de plus en plus sévères et souvent injustifiées contre les conducteurs : conduire est indispensable dans notre Société, ne serait-ce que pour travailler (tout le monde n’a pas le métro en bas de chez lui !).
L’article d’Auto Plus pointe également des pratiques contestables de la part des assureurs ; ainsi le contenu du relevé d’information - plus complet que la Loi ne l’exige - serait de nature à gêner la souscription future d’assurance, voire d’enrayer la mise en place du dispositif de la Loi Hamon…
Une autre pratique que j’ai découverte récemment : la retarification du portefeuille  à l’échéance en dehors de tout avenant alors que la compagnie devrait se limiter à appliquer la clause Réduction-Majoration. Mais qui va oser, dans le cas d’une application du malus après un accident responsable, entreprendre une mise en concurrence des assureurs ?
Souvent les associations d’assurés réclament des réglementations plus contraignantes pour les opérateurs. Des lois, encore des lois ! Ne serait-il pas plus effici
ent  de pratiquer une autorégulation professionnelle en collaboration avec les organisations représentant les clients ?
Ne pourrait-on aussi laisser un peu plus de place dans l’activité réelle au Marketing, souvent décrié dans la presse, mais de fait la vraie voix du client dans l’entreprise ?

04/04/2014

BIG DATA : ATTENTION DANGER

 

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Les cabinets conseil ont enfourché leur nouveau cheval de bataille : le Big Data. Avec la digitalisation de l’assurance, voila de quoi leur procurer des missions importantes en budget et en durée.
Avec le Big Data, les sociétés vont révolutionner leur approche du métier, des clients, de la maîtrise des risques…
De mauvaises langues soutiennent qu’il n’y a rien de nouveau car l’activité d’assurance a toujours exploité les données internes et externes pour optimiser ses décisions et ses actions.
Ce n’est pas tout à fait vrai car de plus en plus, les informations circulant sur la toile, notamment au travers des réseaux sociaux devraient pouvoir être exploitées. C'est-à-dire que ce que je raconte à mes « amis » sur Facebook, mon opinion sur un hôtel ou un restaurant, la consultation de certains sites seront exploités pour mieux cerner mes comportements, mes besoins, mon appétence, mes risques, mes peurs, mes croyances, et comme on le constate déjà, me proposer un achat prétendu en relation avec mes goûts (vous avez aimé... vous aimerez !)…
Longtemps, les assurés se sont plaints d’être « catalogués », « rangés dans des boîtes », en fonction de critères généraux décrivant imparfaitement leur risque : zone géographique, profession, âge, type de véhicule, etc. Le critère Sexe en a été banni récemment. Ils sont manifestement favorables à une approche plus personnalisée, tenant compte de leur véritable comportement face au risque concerné…surtout si cela induit une réduction de prime !
Mais le risque avec le Big Data, c’est de tomber de Charybde en Scylla !
Déjà on entend des responsables de sinistres se féliciter de piéger des assurés en arrêt de travail grâce à ce que ces derniers ont écrit sur Facebook. On peut comprendre la juste lutte contre la fraude. Il est cependant difficile d’admettre l’intrusion des assureurs (comme d’autre opérateurs du reste) dans la sphère de la vie privée. D’autant que les informations collectées –contrairement aux données socio-démo- le sont à leur insu.
Face à ce danger imminent de l’exploitation de données externes privées, il faut protéger la vie privée pour éviter que les assurés ne se retrouvent "emboîtés" cette fois sur des critères issus de données confidentielles, voire sensibles.