01/09/2015

Une Innovation Socialement Responsable ?

  

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  En ce début de troisième millénaire, personne n’ose plus s’aventurer à critiquer une innovation -     surtout lorsqu’elle est technologique - au risque de passer pour un ringard ! Il est même de bon ton de s’enthousiasmer pour les nouveautés en matière d’économie collaborative et de systèmes parallèles.
Chacun peut devenir fournisseur de service et dans un certain nombre de cas, venir concurrencer les acteurs professionnels. On évoque fréquemment la « destruction créatrice » chère à Schumpeter…
Sauf que cette théorie fait référence à de nouveaux entrants qui sont des entreprises et non à des particuliers non soumis aux mêmes règlementations, aux mêmes charges sociales, à la même imposition pour ne prendre que ces quelques différences.
Créer des services qui n’existaient pas auparavant  est une avancée positive notamment :
. économiquement, comme de menus travaux de bricolage, de jardinage, pour lesquels il n’y a guère d’offre
. écologiquement, comme le co-voiturage
Le problème se corse lorsque cela constitue une concurrence déloyale (ex. des taxis, des hôtels, des transports), quand bien même la qualité du service peut être supérieure à celle offerte par les professionnels comme on peut le constater pour les taxis ; il est vrai qu’il est facile de faire mieux en termes service…
Les politiques ne devraient-elles pas accompagner les changements plutôt que d’entériner sans réagir une doctrine économique d’un autre siècle? D’ailleurs, on sait que toutes les doctrines économiques sont fausses et, surtout, ne permettent jamais de prédire le futur.
L’activité aujourd’hui créée au travers des réseaux sociaux est exempte de cotisations santé, retraite, chômage, de TVA, d’IRPP, etc., au détriment de ceux qui s’en acquittent ; en effet, il est peu probable que ces nouveaux acteurs économiques optent pour le statut d’auto-entrepreneur, même avec une franchise fiscale. Ainsi, louer sa voiture, son habitation, son temps libre, constitue de fait du « travail au noir ».
L’objectif des 35h était-il de dégager du temps libre pour favoriser ces activités parallèles ? On peut en douter !
La généralisation de certaines pratiques d’économie collaborative peut conduire à scinder la population en deux catégories :
. ceux se contentant d’un maigre salaire – voire seulement d’allocations – pour autant que cela leur laisse le temps de développer une activité souterraine,
. ceux qui ont un vrai job correctement rémunéré et qui supportent l’ensemble des impôts et charges sociales. Déjà, Manuel Valls l’a rappelé e 30 août à La Rochelle : 10% des français paient 70% de l’impôt sur le revenu !
Face à ce glissement, que peuvent donc faire dans leur domaine les assureurs citoyens?
. Choisir les investissements dans les FinTech selon des critères socialement responsables
. Etre circonspects quant aux garanties accordées dans le cadre des systèmes d’économie collaborative destructeurs d’emplois au lieu de délivrer des garanties complémentaires les favorisant.
.Etre vigilant sur l’origine des sinistres.

 

13:09 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (0)

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