27/01/2014

RAJEUNIR LES PORTEFEUILLES, point trop n’en faut !

De tout temps on a entendu les assureurs annoncer qu’il fallait « rajeunir » les portefeuilles.
II est vrai qu’à défaut de nouveaux clients plus jeunes, un portefeuille a naturellement tendance à se vider (départs naturels – comprendre décès – et résiliations) et à voir l’âge moyen augmenter ; souvent comme celui du titulaire lorsque le point de vente  est indépendant ou semi-indépendant.
L’apport de population jeune est donc une condition de survie.
Cela étant, doit-on parler de « jeunes » ? Cette appellation reçoit d’ailleurs des définitions à géométrie variable selon les acteurs ! Si l’on se réfère à la littérature actuelle, on est tenté d’opter pour les générations Y et Z (cas des banques qui vont capter leurs clients au plus tôt). Une telle stratégie correspond-elle aux spécificités de l’Assurance ?
Force est de reconnaître qu’en dehors de cas particuliers comme la Santé (mais la Santé est-elle encore de l’Assurance ?), l’intérêt des assureurs pour les jeunes reste faible. A cela plusieurs raisons :
- faible pouvoir d’achat et patrimoine limité des jeunes (donc primes faibles)
- faible sensibilisation au risque
- arbitrages financiers en faveur d’autres postes (logement, équipements, loisirs,…)
- sinistralité problématique, essentiellement en auto mais c’est encore souvent ce risque qui draine les autres contrats. A contrario, on peut relever que le peu d’antécédents tire les cotisations vers le haut et donc représente une valeur ajoutée plus forte… pour l’intermédiaire
- détention de l’essentiel des avoirs financiers par les seniors
- pouvoir d’achat supérieur des seniors (ce sont principalement eux qui achètent des voitures neuves en tant que particuliers)
- besoin croissant des seniors, notamment en matière de services
- équipement et consommation élevée jusqu’au 4e âge.
L’énumération des raisons pourrait être encore allongée…
Nous voyons ainsi que s’il est important de remplacer la clientèle vieillissante, ce n’est certainement pas par de très jeunes assurés.
Le rajeunissement de portefeuille doit donc s’opérer mais avec mesure.
Quant à déterminer l’âge idéal pour capter de nouveaux clients en assurance, il reste à déterminer et surtout à coordonner entre les différentes branches car on en revient toujours à l’éternel problème : le client rentable dans une branche risque d’être déficitaire dans une autre… 

 

16:15 Publié dans Marketing | Lien permanent | Commentaires (0)

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