28/04/2015

Vous avez dit MANAGEMENT ?

Si l’on s’en réfère à la définition que l’on peut trouver sur Wikipédia, le Management c’est :

 l'application systématique  à un groupe institutionnalisé par son chef ou son leader, d'un ensemble bidimensionnel de principes ou de valeurs complémentaires qui en assurent, d'une part, la coordination efficiente des activités collectives et, d'autre part et conjointement, la motivation et un esprit de coopération active et gratifiante de la part de chacun des membres du groupe.

A partir de cette définition et en revisitant la liste des managers que j’ai connus au cours de ces dernières décennies, je suis tenté d’affirmer qu’il s’agit d’une discipline inconnue dans l’assurance !
Dictateur.jpg


Patrons caractériels, techniciens (souvent « poly ») sachant tout sur tout, véritables négriers n’ayant de considération pour aucun des collaborateurs, directeurs (ou directrices) incapables de déléguer, chefaillons se faisant un malin plaisir de jouer l’avocat du diable au lieu de soutenir les initiatives, patrons de réseaux expliquant aux commerciaux qu’ils sont nuls, pseudo séminaires qui ne servent qu’à accroître les tensions et rivalités … la liste serait longue et les témoignages aussi.
Peut-être que c’est mieux dans d’autres secteurs ? Je ne saurais le dire puisque c’est le seul que je connaisse vraiment.
Toujours est-il qu’à l’heure de la digitalisation des organisations, de la montée en puissance de la génération Y, puis Z, du développement du travail collaboratif, il va falloir que cela change.
Va-t-on cesser de nommer aux plus hautes fonctions des personnages dont la seule qualité est d’être d’excellents techniciens, des politiques avertis ?
Ce qu’il faut, ce sont des vrais chefs, c’est-à-dire des meneurs, des supérieurs qui ne le sont pas du fait des barrettes sur leur épaule mais parce qu’ils ont un réel apport vis-à-vis de leurs troupes : technique (quelle qu’elle soit), humaine, d’organisation, de soutien, d’entrainement, de responsabilité.

Mais au fait où trouve t-on ces formations ?
Peut-être que le vrai problème est là ?

19:23 Publié dans Management | Lien permanent | Commentaires (0)

18/02/2015

Les mensonges des dirigeants

La privatisation de l’UAP, qui va intervenir dans les toutes prochaines semaines,
UAP.jpgest un événement majeur dans l’histoire de notre Groupe ; mais cet événement
concerne également chacun de nous personnellement.
C’est un événement majeur dans la vie de l’UAP puisque, privatisée, notre Compagnie va disposer désormais, comme ses grands concurrents, des meilleures armes pour affronter les rudes compétitions qui s’annoncent. Ce choix délibéré de la modernisation et de la croissance aura une incidence positive sur son évolution.

Signé Jacques FRIEDMANN, Président de l’UAP, 1994

Ce texte était destiné aux salariés et anciens salariés ; on connaît la suite : rachat par AXA, disparition de la marque, maelstrom chez les collaborateurs.

Quelques années auparavant, j’avais vécu le rapprochement des compagnies composant PFA (La Préservatrice et La Foncière) à propos de laquelle notre cher DG avait déclaré qu’il voyait la fusion comme des rails de chemin de chemin de fer qui semblent se rejoindre à l’horizon et qui restent bien parallèles au fur et à mesure que l’on s’approche..
Finalement, quelques semaines plus tard, on apprenait la fusion rétroactive au 1er janvier précédent…

Loin de moi de vouloir effrayer les collègues qui vivent actuellement des scénarios de rapprochement ; mais simplement de les mettre en garde contre les propos anesthésiants des dirigeants : ils vous mentent !

 

 

13/10/2014

ON FAIT UN METIER FORMIDABLE !

 

Cette assertion a été le leitmotiv de nombreux intervenants de ce 4e Colloque prospective du LAB qui s’est tenu le 7 octobre 2014. Le problème est que lorsqu’on interroge le Public (voire les publics), ce n’est plus le même discours ! Pour preuve ces étudiants de Dauphine invités à donner leur vision de notre métier et de son évolution souhaitable. Mais il en est de même, nous le savons tous,  dans tous les dîners en ville : prendre l’argent en essayant de ne jamais le rendre, ergoter pour payer ce qui est dû, vendre des produits dont le consommateur n’a pas besoin (et des fameux doublons que la presse aime ressortir régulièrement), rédiger les contrats en tout petits caractères, piéger le client au coin du paragraphe ou de la virgule, etc.

 

Alors, à qui la faute ?
Aux consommateurs eux-mêmes qui ne prêtent que peu d’intérêt à la matière alors qu’elle est essentielle pour leur sécurité ? A la presse qui ne rate jamais une occasion de faire une Une à scandale à partir d’un épiphénomène ou, comme on le constate de plus en plus souvent, de réaliser une émission « à charge » ? Aux Pouvoirs Publics et aux politiques qui n’y voient qu’une manne inaccessible qui pourrait combler les trous budgétaires qu’ils savent si bien forer ? Aux assureurs eux-mêmes qui sont incapables de communiquer de façon cohérente entre les différentes familles qui les composent et qui soufflent dans le sens du vent du moment (nous, on n’a pas d’actionnaires, X mois gratuits, etc.) au lieu de faire de la pédagogie ?
L’heur serait peut-être (s’il n’est pas trop tard !) de s’occuper vraiment de la valorisation de notre métier avant que des opérateurs externes (ceux qui ont aujourd’hui du cash et des données) ne décident d’investir le secteur en le destructurant.
Au fond, les étudiants comme les professionnels s’entendent sur la mission de l’Assurance : protection, confiance, être une sorte d’ange gardien.
Mais pour cela, il faut plus que communiquer et faire de la pédagogie, il faut faire évoluer notre métier  en amont (prévention) en aval (sinistre) et aussi, en parallèle (facilitation de la vie quotidienne).
On attend cela de nous, et nous sommes capables de le faire. Le seul véritable obstacle à surmonter est celui de la légitimité. Et là, il y a un combat à engager car on ne peut être considérés comme des anges gardien :
- en ergotant sur les conditions de règlement au prétexte que 1% des assurés sont des fraudeurs
- en truffant les contrats d’exclusions, de pièges, de déclarations préétablies (sujet à l’ordre du jour depuis l’arrêt de la Cour de Cassation du 7/2/2014)
- en pénalisant le client à la moindre occasion (remarque entendue et pleine de bon sens : « on souscrit une assurance pour le cas où on a un pépin, et s’il se produit, on est pénalisé »)
- en lisant dans la presse les salaires des dirigeants (de quelques centaines de milliers à quelques millions d’euros par an) pour gérer les malheurs des gens. C’est un peu comme lorsque l’on accusait les dirigeants de Médecins Sans Frontières de rouler en Porsche !
Le premier chantier est donc celui-là : changer sans aucune concession tout ce qui nuit à la légitimité.
Un second chantier consiste à « recaler » la notion de mutualité. Nos concitoyens ne sont plus en accord avec cette forme de mutualité aveugle. On est partant pour aider ses proches, ses voisins, ses collègues, mais pas plus ! Un intervenant citait un militaire qui disait qu’en cas de guerre, les jeunes iraient éventuellement se battre pour leur familles, leurs copains mais pas pour la Patrie !
L’économie collaborative nous ouvre des voies d’évolution dans le sens d’une réhabilitation de la solidarité.
Enfin, nous pourrons à nouveau communiquer et éduquer de façon intelligente et coordonnée car personne ne gagne dans  ce jeu à sommes nulles qui consiste à tirer la couverture à soi au détriment de ses confrères.