01/02/2016

Quels enseignements, quelles perspectives après la mise en place de la Loi Hamon concernant la résiliation infra-annuelle ?

Plusieurs dirigeants interrogés par le cabinet Eurogroup dans le cadre d’un livre blanc ont donné leur version de la mise en application de cette loi ; visions pas nécessairement identiques, voire parfois nettement opposées.
Sur le terrain entente, on s’accorde généralement sur le fait que 2015 a été une année de transition, la prise d’effet réelle de la loi se faisant au fil des mois et que l’impact devrait être plus sensible en 2016. Cependant, personne ne s’attend à un cataclysme, tout au plus une croissance du churn de l’ordre de quelques points, arguant que le marché français des assurances auto et habitation est l’un des plus compétitifs d’Europe.
De même, il est plus que vraisemblable (et déjà enregistré dans leur taux d’activité) que l’activité des comparateurs sera en croissance, même si certains leur reprochent toujours leur manque de représentativité, voire leurs liens capitalistiques !

La grande différence de perception se situe au niveau de l’impact sur les tarifs. En effet, si pour certains, l’augmentation du churn est de nature à favoriser l’augmentation des tarifs, pour d’autres, la saine concurrence ne peut que les faire baisser ; et l’argument du libre choix de garages et du renchérissement des coûts de gestion n’est pas retenu.
Par ailleurs, la question de la mutualisation des risques est soulevée car en hypersegmentant et donc en sélectionnant davantage les bons risques, on risque de priver une partie du marché – notamment les jeunes – de possibilité de s’assurer. Cela-dit prôner la solidarité de place par une prise en charge obligatoire d’une part des mauvais risques relève de l’illusion.
Ce qui est certain, c’est que la question de la fidélisation de la clientèle (thème que j’avais lancé en 1991 au CAPA) est plus que jamais à l’ordre ; à moins que ce ne soit trop tard comme j’incline à penser.
En tout cas, les opérations de multi-équipement devraient se multiplier, au bénéfice premier des bancassureurs qui maîtrisent parfaitement cette technique.
Néanmoins, on devrait assister à une réorientation des budgets commerciaux de l’acquisition vers la fidélisation ; alors, finis les mois gratuits ?
Il reste que le processus de fidélisation est un peu plus complexe que le simple multiéquipement et qu’une vraie relation client dans l’assurance est encore à inventer.

31/12/2014

Sanction de l’ACPR à l’encontre d’Allianz : encore un rude coup porté à l’image de la profession

Après BNPP et CNP, c’est Allianz qui vient d’écoper d’une sanction pour non-respect des règles en matière de recherche de bénéficiaires d’assurance vie ; 50 millions d’Euros, la plus forte amende à ce jour !
Que des moyens aient été mis en place, notamment humain (107 collaborateurs selon la compagnie), certes.
Le problème est que vis-à-vis du Public, une obligation de moyens n’est pas suffisante pour maintenir la confiance ; pour le client lambda, les compagnies sont tenues à une obligation de résultat. Car si autant de milliards d’euros non remboursés aux bénéficiaires, cela énerve les Pouvoirs Publics, cela nuit profondément à l’image de l’assurance et apporte de l’eau au moulin des détracteurs qui pourront toujours dire que l’assureur est toujours là pour encaisser les primes mais par contre quand il s’agit de payer, il n’y a plus personne…
On a du mal à croire qu’il n’est pas possible de respecter la règlementation quand on voit les budgets exposés par ailleurs au titre de l’addiction du moment au Digital…
Et puis n’oublions pas les centaines de milliers de collaborateurs qui, au quotidien, œuvrent pour rehausser la perception de leur profession et qui, une fois encore, devront subir lors des dîners (de réveillon peut-être ?), les sarcasmes de leur entourage à propos de leur métier de voleur !

 

 

23/12/2014

L'Imprudence croissante des cyclistes et piétons

En cette fin d’année 2014, la mortalité routière semble repartir à la hausse, avec une croissance plus marquée pour les piétons et les cyclistes.
Immédiatement les associations contre la violence routière apportent de l’eau au moulin de l’Etat en demandant d’abaisser encore les limites de vitesse ; bien que l’on sache tous que les objectifs sont différents (pour l’Etat il s’agit principalement d’enrayer la baisse de rentabilité des radars…).
Alors, de JT en reportages et talk-show, l’imprudence des victimes est mise en avant, avec un accent particulier pour les usagers des Vélibs. Il est vrai, tout le monde peut le constater, que tant les cyclistes que les piétons ne respectent généralement aucune des règles du Code de la Route et ne sont que très rarement verbalisés. Certains « anti-autos » avancent que rarement une collision entre un cycliste et une automobile provoque des dégâts corporels au conducteur de la voiture.
Ce que l’on oublie toujours de préciser dans ce débat est qu’en 1985, une loi dite Badinter, a institué une indemnisation quasi systématique des piétons et cyclistes fautifs.
Alors, si sur le plan humain, on comprend la vulnérabilité des victimes, il faut quand même remettre dans le débat l’aspect économique et l’impact sur les cotisations de l’assurance auto !