28/06/2013

Et si les assurés réfléchissaient ?

 

 

Chers assurés qui exigez de façon plus en plus véhémente des tarifs compétitifs de la part de vos assureurs en vous basant sur un nombre de critères très restreint pour juger de la qualité de votre contrat, prenez la peine de mieux soupesez ce qui est vraiment important !
Il est vrai, à votre décharge que les assureurs, qui ont mis longtemps à intégrer les notions de base du marketing, s’y sont un peu perdus en multipliant les offres gadget, les mois gratuits, les argumentations fallacieuses, les comparaisons réduites…
Si, plutôt que de se lancer dans une guerre des tarifs destructrice, ils avaient un peu plus œuvré pour développer un minimum de culture du risque chez leurs clients, vous pourriez peut-être mieux cerner aujourd’hui vos besoins en fonction des risques réels et résister aux offres « bidon », souvent le fait de non-assureurs, mais pas que...
Ainsi, ne fonder son jugement en assurance auto que sur le niveau de la prime, la présence de la garantie tous-risques et la franchise, est on ne peut plus réducteur.
Imaginer que l’on paie cher son assurance au motif que son véhicule a vieilli, c’est méconnaître que le principal risque est celui de sa responsabilité et donc des coûts engendrés par un accident corporel dont on serait responsable : des centaines (voire millions) d’euros.
Limiter sa garantie Mobilier en MRH de façon à ce que soient couverts les quelques objets de valeurs qui pourraient être dérobés, c’est méconnaître la responsabilité qui pèse sur le locataire (coût de l’immeuble entier) ou l’occupant vis-à-vis de son voisinage (responsabilité en cas d’explosion par exemple).
Choisir sa complémentaire santé en fonction des forfaits optiques et dentaires, c’est ignorer qu’en cas d’intervention chirurgicale lourde, les dépassements d’honoraires peuvent vite être extravagants et poser un réel problème.
Acheter des garanties « de poche » ardemment proposées lors de l’achat de mobiles, de voyages, de pneus, etc., c’est financer des marges extraordinaires (jusqu’à 70% !) chez les distributeurs ; jusqu’à parfois représenter l’unique bénéfice de la vente !
Et si l’on cumule quelques unes de ces assurances que l’on nomme injustement « affinitaires » on parvient à une addition qui peut allègrement dépasser celle de vrais contrats qui vous protègent.
Alors, de grâce, faites preuve d’un peu de jugeote et de beaucoup de courage : étudiez sérieusement ce qui est proposé.
Christian PARMENTIER

11:32 Publié dans Marketing | Lien permanent | Commentaires (0)

23/06/2013

L’ASSURANCE VIE EN UC, CE N’EST PAS DE L’ASSURANCE

Avec son sens de la formule qui lui est si personnel, la Lettre de l’Assurance, dans son n° 1156, titrait « les assureurs veulent « UC » l’épargnant jusqu’à la moelle ».
Cette accroche introduisait un papier citant plusieurs dirigeants du secteur - de compagnies comme de mutuelles -  qui déclaraient axer leur politique de développement Vie sur les contrats en UC.

Il est vrai que les taux de rendement des fonds en Euros ont sensiblement baissé ces dernières années et que cela va continuer. L’épargnant peut alors être tenté de porter son épargne vers d’autres supports. Est-ce uniquement cela qui motive les assureurs à proposer des UC plutôt que des € ? Au prétexte de booster les rendements…
En réalité, en pratiquant ainsi, les assureurs réduisent leurs besoins en fonds propres.
Pour les non-initiés, chaque fois qu’une compagnie d’assurance Vie encaisse 100 €, elle doit augmenter sa marge de solvabilité de 4 €… alors que cette exigence n’est que de 1 € pour un contrat vie en UC, c'est-à-dire dont le capital est constitué de valeurs mobilières (actions et obligations principalement) pouvant fluctuer au gré des marchés financiers.
Les conséquences sont loin d’être neutres pour le client puisque ce faisant, c’est lui qui porte le risque de baisse des investissements alors que dans un fonds en Euros, son capital est garanti.
Transférer le risque au client, voila bien une incongruité de l’Assurance !
L’Assurance n’a-t-elle pas pour mission de protéger l’individu des conséquences financières d’aléas ? Comme le rappelait Didier Ledeur (Directeur Vie de GMF) lors d’une conférence du LAB, la mission première de l’assurance Vie est de sécuriser l’épargne du sociétaire, le taux de rendement du t-il être nul !
Les financiers objecteront – vieilles courbes à l’appui – que sur le long terme, les actions ont toujours un meilleur rendement que l’actif général ; sauf que si cela était relativement exact au siècle dernier, les crises successives ont montré qu’en la matière rien n’était plus acquis. Par ailleurs, quid si le client a besoin de son épargne à un moment ou les cours sont au plus bas ?
La crise a durablement marqué les esprits et il faudra longtemps pour que cela s’efface, d’autant plus que l’économie vacille et que nos dirigeants politiques ne montrent pas l’exemple (cf. divulgation récente de leur patrimoine essentiellement constitué de livrets d’épargne et d’immobilier).
Et que dire du silence de l’autorité de tutelle sur ces politiques de développement des UC alors que se développent les obligations de conseil envers les clients ?
NON, les clients ne veulent pas de vos UC, ils veulent de la sécurité avant tout.
Et si les assureurs rétorquent que les clients veulent le beurre et l’argent du beurre (à savoir, la sécurité et le rendement, voire aussi la disponibilité), c’est que depuis des années, au lieu de leur apporter un minimum de culture financière, on leur a vendu le tout, et la crémière en prime.
On pourrait là évoquer l’actions des réseaux qui, comme le rappelle souvent avec brio Philippe Baillot (BRED Banque Privée), soufflent dans le sens du vent et font que les clients « achètent au son du clairon et vendent au son du canon ».
Non, les réseaux (sauf les réseaux spécialisés comme les CGPI) ne savent pas vendre des UC !
Heureusement, on aperçoit un nouvel eldorado : l’assurance Vie Euro-Croissance concoctée par le gouvernement.
Hélas, l’histoire a montré que les produits décrétés par l’Etat n’ont jamais fait la fortune des assureurs (PEP, PERP, PERE, DSK,…).
Christian PARMENTIER

13:10 Publié dans Marketing | Lien permanent | Commentaires (0)

07/06/2013

Qui a le meilleur service ?

Lancé depuis maintenant un peu plus d’un an, le comparateur de service d’AXA qui propose la comparaison des services entre 28 assureurs enregistre selon la compagnie, 1,7 millions de visiteurs annuels.
Bien sûr, on peut à bon droit s’interroger quant à l’impartialité d’un comparateur créé ou détenu par un assureur ! Cela a déjà été le cas pour ASSURLAND dont le propriétaire est le groupe COVEA (MAAF, MMA, GMF), qui malgré ses explications n’a jamais vraiment réussi à convaincre les assureurs (mais pouvaient-ils l’être ?). D’autant que dans la majorité des cas AXA se retrouve sur la première marche du podium ou au moins bien classé. Et quand ce n’est pas le cas, on voit bien la stratégie de communication cousue avec de grosses ficelles : ex. sur les jeunes conducteurs.
En fait, que faut-il penser de cet outil ?
A première vue, on peut penser que ce n’est pas très intéressant pour le Grand Public mais que en revanche, cela peut être bien utile pour les services concurrence des compagnies.
En effet, la comparaison se fait à partir des textes des conditions générales des contrats (et pas tous !). Reste à savoir comment est faite la mise en œuvre car c’est bien là que se juge la qualité du service.
En fait, ce comparateur serait vraiment utile s’il pouvait faire la part entre :
- le service promis (le texte des CG)
- le service fourni (sa réalisation)
- le service attendu (par le client)
- le service perçu
Cette approche typique des démarches Qualité permettrait de vraiment savoir si ce qui est mis en œuvre correspond aux attentes des clients et même, d’éviter la sur-qualité (conduisant à des surcouts) ce qui est, convenons-en, fréquent (cas des garanties existantes dont personnes ne connaît l’existence et donc ne l’utilise pas)

Une suggestion : miser sur l’expérience-client car sans elle, surtout sur un sujet comme l’assurance, les enquêtés disent un peu n’importe quoi et ne font que répondre à des questionnaires conçus en circuit fermé par des personnes n’ayant jamais mis les pieds sur le terrain.
Donc, sur chaque item de service, ouvrir un outil collaboratif (forum, blog, wiki, Facebook…) pour que le client raconte son expérience, positive comme négative. On verrait  peut-être ainsi témoigner quelques-uns des 95% de clients satisfaits d’un règlement de sinistres qui ne vont en général pas le raconter sur Opinion-Assurance (ou il n’y a que des râleurs)

 

Christian PARMENTIER

21:45 Publié dans Marketing | Lien permanent | Commentaires (0)