15/02/2018
Le mutualisme plait au consommateur, pas au régulateur
Le mutualisme plait au consommateur, pas au régulateur
L’Observatoire des Marques d’Opinion-Way 2017 (voir l’Argus du 1/12/2017) montre que les consommateurs plébiscitent les banques plutôt que les assurances.
Sont en effet en tête du classement trois établissements mutualistes (CAsa, Crédit Mut et LBP). Et si l’on ne tient compte que de l’activité Assurance, ce sont des bancassureurs qui trustent les premières places.
Plus généralement, les organismes mutualistes, qu’ils soient bancaires ou d’assurance, sont mieux appréciés que les entreprises commerciales : services offerts, innovation, questions sociales et environnementales… Le discours (à défaut de réalité) sur les valeurs mutualistes porte ses fruits ! Mais surtout, ce sont les critères de confiance et de solidité financière qui creusent l’écart alors même que de nombreux établissements mutualistes ont du se rapprocher pour répondre aux exigences de Solva 2 !
Il est curieux de constater la différence de jugement entre le consommateur et le régulateur. En effet, ce dernier privilégie en Europe la forme capitaliste (cf. démutualisation de certaines compagnies dans les pays anglo-saxons) à celle de mutualiste qui a eu bien du mal à faire reconnaître ses spécificités à Bruxelles.
Peut-être que la puissance de marque et la fidélité des clients pourraient un jour être retenues comme critère de solvabilité ?
14:52 Publié dans Communication, Moyens de gagner la confiance | Lien permanent | Commentaires (0)
27/01/2018
La Poste : de Vegas à la réalité quotidienne
Aux dires de certains visiteurs français du dernier CES de Las Vegas, la Poste française a cartonné tant par sa présence (volumineuse) que par les innovations présentées.
Ainsi, le facteur de demain s’occupera d’un tas de choses : porter des médicaments, visiter les personnes âgées (débarrassant ainsi leurs enfants de cette corvée L), sécuriser le domicile,…
Que de missions nouvelles !
Cela me rappelle un atelier du LAB dans lequel nous avions reçu des représentants de cette institution qui testaient la distribution d’assurance (avec AXA je crois). Les professionnels de l’assurance participant à cet échange ont eu tôt fait de les ramener à la raison ; en effet, les obligations d’information et de conseil leur étaient totalement méconnues ; et, depuis, il y a la DDA…
On a bien compris que le volume du courrier se réduisait, mais avant de trouver de nouvelles missions, ne serait-il pas judicieux de rendre correctement le service de base sur lequel on attend un établissement public ? C’est loin d’être le cas ; quelques exemples de dysfonctionnement selon les bureaux de poste et les régions :
. Imbroglio des bureaux où l’on trouve maintenant de multiples guichets (en remplacement du comptoir avec hygiaphone)…mais sans personne derrière…
. Obligation d’utiliser des automates qui triple le temps d’affranchissement (quand ils fonctionnent), et qui, bien souvent nécessitent une personne pour coacher les clients, voire réaliser les opérations à leur place
. Perte de courrier (vol ?)
. Mauvaise gestion des réacheminements de courrier : tous les ans au moment des vacances, je fais suivre mon courrier. J’en trouve cependant à mon retour dans la BaL ! Et malheureusement, quelquefois ce sont des lettres importantes et des réponses urgentes à fournir.
. Ne pas prendre la peine de sonner pour remettre une LR et insérer systématiquement un coupon dans le courrier, obligeant à se déplacer au bureau de poste.
. Etc.
Alors, l’innovation, oui, mais mesdames et messieurs de La Poste, commencez déjà par faire correctement votre job. Sinon, on ne voit pas pourquoi on ferait confiance à ces gens-là pour visiter des anciens ou sécuriser sa maison !
16:00 Publié dans Communication, Moyens de gagner la confiance, Service Client, Sources de perte de confiance | Lien permanent | Commentaires (0)
04/12/2017
Une nouvelle définition pour sauver l’Assurance ?
La définition généralement admise pour l’Assurance est : l’Assurance est une opération par laquelle une partie (l’assuré), se fait promettre, moyennant rémunération (la cotisation), pour lui ou pour un tiers (le bénéficiaire), en cas de réalisation d’un risque (le sinistre), une prestation, par une autre partie (l’assureur) qui, prenant en charge un ensemble de risques, les compense conformément aux lois de la statistique ».
Depuis son origine, l’Assurance a traduit « prendre en charge un risque » par « rembourser les conséquences financières de la réalisation du risque », établissant ainsi son métier à la fois sur la maîtrise des risques (sélection, répartition,…) et la réparation financière.
Des progrès ont certes été effectués en amont et en aval du sinistre : prévention en amont, accompagnement en aval. Mais cela reste bien mince car le modèle économique de l’Assurance reste exclusivement centré sur le ratio combiné, et l’on a bien du mal à démontrer (souvent faute d’outils de mesure) le ROI des services proposés, notamment en matière de prévention. On entend encore souvent des assureurs dire que la prévention (surtout en santé) ne leur bénéficie pas (effets éloignés dans le temps, lorsque l’individu ne sera plus client…).
Aujourd’hui, les assureurs ont massivement opté pour la digitalisation de leur métier. C’est là que se situent les investissements et l’on ne peut espérer les attirer dans des événements si l’on n’annonce pas des sujets comme le Digital, les startups, l’I.A., la Blockchain,…
Certes, la Société est en phase de changement profond et, comme le disait Joël de Rosnay au dernier Colloque du CercleLab, l’Humain augmente ses capacités au travers des outils qui le prolongent ; et, demain l’interaction I.A./cerveau sera une réalité.
Alors, faut-il s’engager à corps perdu dans cette digitalisation ? Ne communiquer avec les clients que par chatbots ? Emettre des smart-contrats qui déclenchent le règlement du sinistre au moment même de leur survenance ?
Le peu de relation-client humaine de l’Assurance va disparaître, laissant ainsi un boulevard à ceux qui maîtrise bien mieux ces outils et les data qui vont avec.
Oui, il faut entrer dans cette nouvelle ère, mais en magnifiant notre métier. Ces outils vont le permettre.
Prendre en charge le risque du client c’est :
- l’évaluer et chercher - avec lui - à le diminuer et en amoindrir les effets
- l’assister lors de la survenance avec toute l’empathie nécessaire
- faire en sorte que les répercussions financières soient les plus légères possible (donc régler vite, mais pas que)
- l’accompagner post-sinistre à la fois pécuniairement, psychologiquement, pratiquement (réparations, reprise d’activité, déménagement, changement de vie,…).
C’est une prestation globale qu’il faut proposer.
Les assurés l’attendent, comme le démontrait une enquête présentée lors d’un précédent Colloque du CercleLab où les interviewés avaient comparé l’assureur idéal à un Ange Gardien.
Cette offre globale, s’appuyant sur les technologies disponibles et celles à venir, est en mesure de créer la différence avec les nouveaux entrants potentiels et fera enfin passer l’Assurance dans le monde des vrais services, avec, au passage, un desserrement de la tension sur les prix.
13:53 Publié dans BIG DATA, Marketing, Moyens de gagner la confiance, Service Client | Lien permanent | Commentaires (0)