19/08/2020

Alan, et l’histoire est un éternel recommencement.

langfr-420px-Alan-logo-green.svg.pngLa presse (News Assurances Pro) annonce ces jours-ci que la start-up ALAN jette l’éponge en ce qui concerne les risques individuels santé.
A l’origine orientée sur la cible Entreprises, Alan s’était lancée dans la diversification vers l’Individuelle en pensant aux retraités et aux fonctionnaires.
Raté, ce sont les sans-emploi et les souscripteurs de sur-complémentaires qui ont répondu.
Vous n’aviez donc jamais entendu parler de l’antisélection ?
Alan militait pour la résiliation infra-annuelle.
Gagné, ce sont des surfeurs qui sont venus, ceux entre deux emplois et ceux qui s’apprêtent à avoir des dépenses importantes.
Vous n’aviez donc jamais entendu parler de sélection à la souscription ni de délais de carence ?
C’est toujours la même histoire, à vouloir être trop innovant, on en ignore les règles de bases de l’assurance…
Pourtant, les anciens savaient. Déjà dans les 90’ le leader allemand de l’assurance santé DKV était venu tout casser de ce côté ci du Rhin et était vite reparti la queue entre les jambes…

10/04/2020

Polémique autour de la redistribution de cotisations par la MAIF

fond-coronavirus-covid-19-virus-rouge-microscopique_1017-24315.jpgEn décidant de ristourner 100 M€ à ses sociétaires pour tenir compte de la chute vertigineuse de la sinistralité auto durant le confinement, la MAIF lance un pavé dans le Landerneau assurantiel.
La FFA (qui a déjà versé 200 k€ pour soutenir les TPE) estime qu’un tel remboursement n’est pas de mise car le gain total pour la profession serait seulement de 300 k€. Par ailleurs, les « dommages collatéraux » (comprendre en Santé et en Prévoyance) seraient bien plus importants (1,3 Md€).
La CGT-Matmut, ainsi que Groupama montent au créneau pour fustiger ce geste à l’égard des clients.

Quels arguments sont avancés ?
Bien sur, l’envolée des coûts en Santé et Prévoyance, et le non-versement des cotisations par les TPE-PME, aussi le risque qu’une castastrophe naturelle en cours d’année vienne dégrader les résultats, et encore la nécessité d’une analyse technique sur l’année et non au mois le mois,…
N’étant ni actuaire ni X, je dois certainement me tromper. Mais si on reprend les chiffres officiels (site de la FFA), l’encaissement annuel auto toutes sociétés confondues est de l’ordre de 22,1 Mds€ données 2018) ; ce qui donne, moyennant un chargement moyen de l’ordre de 25% : 16,5 M€ de charge de sinistres. A raison de 52 semaine par an, cela fait 317 k€ par semaine. Si l’on reprend la baisse annoncée par Pascal Demurger, soit 75 %, la charge de sinistres économisée serait donc de l’ordre de 238 k€ par semaine ; donc pour 8 semaines : 1,9 M€.

Mais, encore une fois, je dois me tromper !

Quant à l’augmentation des coûts en Santé et Prévoyance, rappelons :
- d’une part qu’il ne s’agit pas de la même branche et qu’en assurance, l’équilibre technique s’apprécie branche par branche et non en globalité (ou alors ça a vraiment changé depuis mes études !)
-d’autre part qu’une bonne partie des intervenants sur ces risques d’assurances de personnes sont peu ou pas actifs en assurance auto.
- et que nombre d’acteurs en assurance auto interviennent en Santé, voire en Prévoyance, via des entités juridiques différentes ou des partenariats.

Enfin, la perspective d’une catastrophe naturelle est une ficelle trop grosse pour être recevable : complètement aléatoire et faisant intervenir la réassurance…
Contrairement à ce qu’avance Thierry Martel, si effectivement, les résultats doivent s’apprécier sur l’ensemble de l’exercice, on peut d’ores et déjà considérer que les assureurs auto ont économisé près de 2 Mds€ !
Le remboursement des cotisations peut légitimement passer pour un coup de pub comme l’on avancé certains détracteurs.
Alors, la bonne décision était-elle de les rendre aux sociétaires alors que nous avons besoin de tous les soutiens possibles pour combattre le Coronavirus et ensuite pour relancer la machine économique ?
Pour une entreprise qui se veut « à mission », j’aurais préféré qu’on laisse aux sociétaires le choix de consacrer tout ou partie des sommes économisées au soutien à la lutte COVID 19 ou au remboursement des cotisations…

29/11/2019

ASSURANCE ET RSE Réalité technique vs greenwashing ?

Acct véh électric.jpgOn compte de plus en plus d’assurances proposant des conditions préférentielles et réductions liées aux nouveaux usages ou nouvelles technologies.
La question est de savoir s’il s’agit seulement de coups de pub, d’encouragement en faveur des prétendus nouveaux usages, ou de mesures techniquement justifiées par la réduction des risques ?
On sait par exemple que l’électricité dite verte ne l’est guère davantage que l’autre, mais que ses opérateurs s’engagent,selon eux, à aider le développement de la production verte d’électricité.
D’aucuns annoncent – sans démonstration statistique – que les nouveaux usages réduisent le risque. En effet, si l’on prend l’exemple de la mobilité, il est clair que pendant que l’assuré circule à bicyclette, en trottinette ou en RER, il ne risque pas de causer un accident avec son véhicule ; mais cela n’augure pas de son comportement de conducteur quand il aura retrouvé son volant… Donc rien de neuf sous le soleil, rappelons que l’assurance au km a été inventée dans les années 80 par Rhin & Moselle (devenue Allianz).
On peut aussi avancer que la conduite d’un véhicule électrique engendre un comportement de conduite apaisé. Il est vrai que pour être sur de finir son trajet, on a intérêt à avoir le pied léger ! A preuve cette Tesla qui se traînait récemment sur mon parcours vu qu’il faisait froid et humide (les phares, le chauffage et les essuie-glaces ça consomme !). On pouvait donc y croire…
Et patatra, voilà qu’une étude récente d’AXA menée Suisse établit que les gros véhicules électriques ont 40% d’accidents en plus par rapport à leurs équivalents thermiques (et quid du prix des réparations ?).
Alors, où est la vérité ? En tout cas, on a du mal à croire que ce soit dans la réalité technique ; ce qui augure mal de la pérennité de telles politiques si l’on compare avec le sort de nombreuses innovations rattrapées par la vérité technique.