29/11/2019

ASSURANCE ET RSE Réalité technique vs greenwashing ?

Acct véh électric.jpgOn compte de plus en plus d’assurances proposant des conditions préférentielles et réductions liées aux nouveaux usages ou nouvelles technologies.
La question est de savoir s’il s’agit seulement de coups de pub, d’encouragement en faveur des prétendus nouveaux usages, ou de mesures techniquement justifiées par la réduction des risques ?
On sait par exemple que l’électricité dite verte ne l’est guère davantage que l’autre, mais que ses opérateurs s’engagent,selon eux, à aider le développement de la production verte d’électricité.
D’aucuns annoncent – sans démonstration statistique – que les nouveaux usages réduisent le risque. En effet, si l’on prend l’exemple de la mobilité, il est clair que pendant que l’assuré circule à bicyclette, en trottinette ou en RER, il ne risque pas de causer un accident avec son véhicule ; mais cela n’augure pas de son comportement de conducteur quand il aura retrouvé son volant… Donc rien de neuf sous le soleil, rappelons que l’assurance au km a été inventée dans les années 80 par Rhin & Moselle (devenue Allianz).
On peut aussi avancer que la conduite d’un véhicule électrique engendre un comportement de conduite apaisé. Il est vrai que pour être sur de finir son trajet, on a intérêt à avoir le pied léger ! A preuve cette Tesla qui se traînait récemment sur mon parcours vu qu’il faisait froid et humide (les phares, le chauffage et les essuie-glaces ça consomme !). On pouvait donc y croire…
Et patatra, voilà qu’une étude récente d’AXA menée Suisse établit que les gros véhicules électriques ont 40% d’accidents en plus par rapport à leurs équivalents thermiques (et quid du prix des réparations ?).
Alors, où est la vérité ? En tout cas, on a du mal à croire que ce soit dans la réalité technique ; ce qui augure mal de la pérennité de telles politiques si l’on compare avec le sort de nombreuses innovations rattrapées par la vérité technique.

 

22/11/2019

La bérézina des startups de l’assurance continue…

retraiteRussieBoisdenier.jpg

En l’espace de quelques semaines, ce sont encore deux startups d’assurance qui ont jeté l’éponge : Wecover (1) (avec Suravenir) et Fizzy  (2) (avec AXA).

Tous ces projets enthousiasmants de révolution de l’assurance se heurtent les uns après les autres au mur des réalités :

  • Réalité de marché d’abord : malgré le coté sympathique, les consommateurs – à l’exception des quelques geeks – ne sont pas prêts à abandonner leur assureur classique, ni à souscrire des garanties gadgets dont ils se sont bien passées jusqu’alors…
  • Réalité technique ensuite : les fondamentaux de l’assurance sont têtus : tarification, S/P, antisélection,…

Internet, les réseaux sociaux, la blockchain ou l’I.A. ne suffisent pas à concevoir des offres disruptives qui emportent  une large adhésion.
Que les vrais assureurs se rassurent, il y a toujours un avenir pour leur compétence.

 

  1. Assurance auto collaborative basée sur des communautés réduites avec cashback
  2. Assurance retard d’avion s’appuyant sur l’utilisation de la blockchain

10:50 Publié dans Marketing | Lien permanent | Commentaires (0)

02/10/2019

Assurance Vie : nouvelle offensive contre les clients

Marmotte.jpgUne nouvelle offensive est menée contre les assurés-Vie, apparemment pilotée par Generali.
La compagnie explique qu’elle ne pourra plus dans l’avenir, de même que ses concurrents, garantir le capital des clients et que la solution réside dans la souscription d’UC.
Depuis plusieurs années, les assureurs et bancassureurs tentent de convertir leur clientèle aux charmes de la Bourse… sans succès.
On ne reviendra pas sur les raisons techniques qui les poussent (Solva 2, baisse des taux) qui sont, sur le plan technique, compréhensibles.

En revanche, il est un domaine auquel elles n’ont jamais rien compris (normal, ce sont les actuaires qui dirigent), c’est celui de la réponse aux attentes des clients. Aucun secteur ne peut échapper à cette règle d’or du commerce, et encore moins à l’heure de l’Internet : c’est le client qui choisit, qui achète.
Alors, on aura beau essayer de le convaincre, lui faire peur, mettre les réseaux sous pression, rien n’y fera. D’ailleurs les chiffres de souscription sont la pour en attester, les objectifs sont loin d’être atteints en dépit des mesures coercitives du type « minimum de 20% d’UC par rapport à l’€ ».
Deux problèmes se posent donc aux assureurs Vie :
- bien sur celui du vrai Marketing, c’est-à-dire répondre aux besoins et attentes des clients
- mais, plus grave encore, celui de la mission de l’Assurance, c’est-à-dire de protéger les individus, de prendre en charge des risques pour qu’il dorme tranquille (c’est la définition même de l’Assurance).
S’il s’agit de transférer le risque au client, ce n’est plus de l’assurance (d’ailleurs le nom serait à revoir), laissons cela aux banquiers.
Il n’y a pas si longtemps, on entendait encore – avec ravissement – des sociétés comme GMF Vie exposer dans les conférences que j’organisais que le rôle premier de l’Assureur Vie était de protéger le capital et non de le faire fructifier dans l’incertitude.
Certains avancent qu’il faut réinventer l’assurance-Vie. Je pencherais plutôt pour un retour aux fondamentaux…