09/03/2018

Une nouvelle ère pour la lutte contre la fraude

Image fraude.jpgL’opération d’assurance est basée sur la confiance réciproque entre l’assureur et l’assuré. On dit souvent que l’information y est asymétrique. En effet, l’acceptation d’un risque et sa tarification sont en majorité basées sur les déclarations du client et l’indemnisation va en grande partie dépendre des pertes qui auront été déclarées par lui.
On comprend que si les déclarations sont biaisées (exagération des existants, minoration des risques, faux événements,…) l’assureur est en position de régler des sommes qu’il n’aurait pas du et qui n’ont pas été tarifées à leur juste niveau, entraînant ainsi un déficit technique qui lui est préjudiciable dans un premier temps mais qui nuira dans un second temps à la mutualité des assurés.
Si ces actes répréhensibles par la Loi sont au quotidien le fait d’assurés isolés, il existe aussi des fraudes organisées souvent plus difficiles à enrayer.
Cependant, cette pratique frauduleuse ne concerne pas que les assurés. Les différentes parties intervenant au contrat peuvent être impliquées : intermédiaires, prestataires,…
De tout temps, les assureurs ont du lutter contre la fraude à l’assurance, et pas toujours avec le soutien de l’opinion publique. En effet, l’idée que frauder l’assurance, comme le fisc, est un sport national plutôt sympathique, reste assez largement ancrée.
Cela explique en partie les processus mis en place  qui, à l’heure du « customer centric », paraissent aujourd’hui plutôt déplacés.
Mais heureusement, les avancées technologiques et leurs usages ouvrent la porte à de nouvelles façons d’identifier et traquer les fraudeurs avec, en corollaire on l’espère,  un assouplissement des procédures pour la grande majorité des clients de bonne foi.
On fait le point le 5 avril au CercleLab ?

https://www.newsassurancespro.com/produit/lutte-contre-fr...

27/01/2018

La Poste : de Vegas à la réalité quotidienne

la poste a Vegas.jpgAux dires de certains visiteurs français du dernier CES de Las Vegas, la Poste française a cartonné tant par sa présence (volumineuse) que par les innovations présentées.
Ainsi, le facteur de demain s’occupera d’un tas de choses : porter des médicaments, visiter les personnes âgées (débarrassant ainsi leurs enfants de cette corvée L), sécuriser le domicile,…
Que de missions nouvelles !
Cela me rappelle un atelier du LAB dans lequel nous avions reçu des représentants de cette institution qui testaient la distribution d’assurance (avec AXA je crois). Les professionnels de l’assurance participant à cet échange ont eu tôt fait de les ramener à la raison ; en effet, les obligations d’information et de conseil leur étaient totalement méconnues ; et, depuis, il y a la DDA…
On a bien compris que le volume du courrier se réduisait, mais avant de trouver de nouvelles missions, ne serait-il pas judicieux de rendre correctement le service de base sur lequel on attend un établissement public ? C’est loin d’être le cas ; quelques exemples de dysfonctionnement selon les bureaux de poste et les régions :
. Imbroglio des bureaux où l’on trouve maintenant de multiples guichets (en remplacement du comptoir avec hygiaphone)…mais sans personne derrière…
. Obligation d’utiliser des automates qui triple le temps d’affranchissement (quand ils fonctionnent), et qui, bien souvent nécessitent une personne pour coacher les clients, voire réaliser les opérations à leur place
. Perte de courrier (vol ?)
. Mauvaise gestion des réacheminements de courrier : tous les ans au moment des vacances, je fais suivre mon courrier. J’en trouve cependant à mon retour dans la BaL ! Et malheureusement, quelquefois ce sont des lettres importantes et des réponses urgentes à fournir.
. Ne pas prendre la peine de sonner pour remettre une LR et insérer systématiquement un coupon dans le courrier, obligeant à se déplacer au bureau de poste.
 . Etc.
Alors, l’innovation, oui, mais mesdames et messieurs de La Poste, commencez déjà par faire correctement votre job. Sinon, on ne voit pas pourquoi on ferait confiance à ces gens-là pour visiter des anciens ou sécuriser sa maison !

20/12/2017

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET ASSURANCE, Rêve ou Epouvantail ?

Retour à chaud sur le Colloque Prospective du CercleLab le 27 novembre

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Thème : INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET ASSURANCE,
Rêve ou Epouvantail ?

Avec le développement de l’Intelligence Artificielle, le monde change en profondeur. Nous sommes entrés dans une ère d’interaction entre l’humain et son environnement. Déjà, le smartphone « augmente » l’individu. Demain, l’interface cerveau/I.A. va faire évoluer le cerveau des êtres vivants de façon exponentielle. Il apparaît donc impératif de se familiariser dès maintenant à l’I.A.
Les impacts du développement de cette technologie sont multiples :
– ultra-rapidité : les corrélations entre les données se font à une vitesse dépassant largement les capacités humaines
– l’organisation des entreprises en est bouleversé ; elles deviennent des plateformes d’intelligence collaborative. Le management doit faire sa révolution, passer d’une culture du secret à celle de l’échange.
– le métier de DSI est condamné
– les industries classiques seront ubérisées
– le travail subira de profond changement et les risques de burn-out sont réels compte-tenu de la densité d’informations que les collaborateurs seront dans l’incapacité de traiter
– la suprématie des géant du Web (USA & Chine), déjà réelle, va s’accentuer
– les risques de manipulation, voire d’asservissement par les structures possédant et traitant les data sont une menace réelle.
Aujourd’hui la plupart des internautes ont intégré la gratuité des données et considèrent qu’à priori, leurs données personnelles n’ont pas de valeur. Cependant, une inquiétude monte auprès des citoyens. En effet, 79% savent que des traitements sont effectués et 73% désapprouvent, ce qui se traduit par une attitude de prudence, de frilosité.
Plusieurs intervenants du Colloque ont adressé une mise en garde face à la puissance des géants actuels du web : data, traitements, stockage off-shore, puissance financière,…
Reste que l’I.A., étroitement liée au big data et associée à de nouveaux outils tels que la blockchain, représente de fantastiques opportunités, notamment en matière de Relation-Client, permettant un service 24/7 et concentrant les conseillers sur les tâches à forte valeur ajoutée.
L’exemple du lancement récent d’Orange Bank montre ce futur proche en intégrant l’I.A. dès le départ pour gérer la Relation-Client.
A ce jour, les principales applications de l’I.A. dans l’assurance concernent le tri d’e-mails, la compréhension des demandes clients en langage naturel, l’utilisation de chatbots vocaux, l’assistance des conseillers dans la réponse au client, la prévention, la lutte anti-fraude,…
Mais au-delà des applications concrètes immédiates, l’I.A. est en mesure de re/dé-structurer le métier d’assureur en s’attaquant à ses fondements. En poussant un peu trop loin le curseur de la segmentation tarifaire, c’est le pilier de la mutualisation qui se trouve fragilisé..

Christian PARMENTIER, Fondateur du CercleLAB