23/11/2015

Les « nouveaux » bons conducteurs, selon Allianz et Axa, existent, je les ai rencontrés !

Les grands assureurs se lancent dans le Pay-How-Drive : AXA (ainsi que Direct Assurance) et ALLIANZ,
notamment pour ce dernier au travers d’un partenariat avec Waze. L’appli promet en plus un commentaire
en direct sur le smartphone.
Dépassant le strict cadre préventif, voire ludique, il est maintenant question d’une réduction – jusqu’à 30% pour Allianz.
A quand la majoration ?
Si j’ai bien tout compris, avec ce système, si je veux voir ma prime auto baisser, je dois m’abstenir d’accélérer, de freiner, de virer,…
Ces « nouveaux » bons conducteurs, on les connaît bien, ce sont ceux qui roulent sur la voie médiane de l’autoroute à 110 km/h ! C’est aussi la mamie qui avait laissé ses réflexes dans le tiroir de sa commode et qui n’a pas freiné lorsque je traversais dans les passages piétons la semaine dernière.
Ils sont aussi légion aux USA où la conduite est tellement soporifique que les automobilistes roulent en ville au cruise-control ! C’est encore celui qui me double sur autoroute pendant des km à…131 km/h.
Si c’est ça la bonne conduite, je préfère rester alerte et maître de ma monture, pouvoir à volonté piler ou donner un coup de volant pour éviter un obstacle, enfoncer le champignon pour me dégager d’une situation périlleuse ou pour de changer de voie sur les quais alors que les deux-roues déboulent entre les files.
Alors, votre Waze, qui au passage m’a planté dans la banlieue de Cannes le mois dernier et à Vélizy la semaine passée, vous le gardez ; et par pitié contentez-vous de mes antécédents, c’est que qui parle le mieux !

29/10/2015

GAFA, même pas peur

A longueur de conférences et d’articles de presse, on s’amuse à se faire peur : quand les GAFA vont-ils débarquer dans l’Assurance » et provoquer la disruption tant redoutée ?

 

Smart Data, Relation Client, excellence opérationnelle, rien ne nous est épargné pour prouver que ces nouveaux intervenants potentiels sont invincibles.
Pourtant, quand on est utilisateur, on s’aperçoit vite des limites de ces opérateurs.
Ainsi, En commandant sur Amazon des articles de base comme livres, CD, DVD, on ne prend guère de risque si le produit livré ne correspond pas à ses attentes : exemples vécus : roman mal imprimé (manque 40 pages), site ne précisant pas la date d’enregistrement ni le mode (studio ou live) ni les titres des CD,…
L’enjeu n’est pas important et l’objet finit à la poubelle. On peut aussi le retourner si on s’en aperçoit rapidement (ce qui n’est pas le cas d’un livre qu’on entame plusieurs mois après l’achat).
Mais lorsqu’il s’agit d’articles plus encombrants, les retourner devient plus contraignant voire impossible ; exemple de mes verseuses de cafetière en verre ne correspondant pas au produit commandé ou des tables hautes achetées par le LAB et livrées endommagées…
Réclamer ressemble alors à un dialogue de sourds ; alors, au final j’ai résilié mon compte Amazon.
Dès lors, ma messagerie n’est plus encombrée de messages me proposant tout et n’importe quoi : « vous avez aimé…, vous aimerez… ».
Imaginez votre assureur vous ensevelir de messages du style : « vous avez aimé notre assurance auto, vous aimerez notre assurance complémentaire santé ».
Ridicule !
Il est vrai que l’assureur ne nous envoie en fait aucun message ; de ce côté on est tranquille !
Que dire aussi de Google qui modifie unilatéralement son algorithme, des conditions générales de Google, de Facebook, Twitter, Apple-store ou autres qui sont illisibles et incontournables, de Facebook sur lequel il est impossible de retirer des photos, etc., etc. ?
La réalité finira bien par devenir évidente pour le consommateur - et nous ne sommes pas réduits à des consommateurs ! - qui en tirera, on l’espère, les mêmes conclusions que j’en ai tirées, à savoir : l’utilisation avec circonspection et limites.

12/10/2015

Et si les Big Data permettaient enfin une tarification technique ?

L’exploitation des Big Data devrait permettre d’affiner la tarification de l’assurance
par la prise en compte de données dites « chaudes », c’est-à-dire notamment comportementales.
Ainsi, le pricing classique fondé sur des critères objectifs (zone, véhicule, profession, usage,…) serait complété par des données liées à des usages, consommation, déplacements, comportements,…
La question est : quelle valeur technique ont ces nouvelles données ? Sans statistiques suffisantes, comment affirmer que le mode de conduite d’un automobiliste (conduite soft vs vive par ex.) est générateur de davantage de sinistres ? Et peut-on aujourd’hui quantifier l’impact ?

Manifestement, nos actuaires ne sont pas très à l’aise avec ce nouveau phénomène !
Cependant, est-il vrai d’affirmer que les critères aujourd’hui pris en compte ont une réelle valeur technique ?
La complexité de la nomenclature des véhicules est-elle vraiment établie à partir de la sinistralité observée par type précis de véhicule ? Doute ! Idem pour la zone, la profession, tec. Ceci était vrai aussi pour le genre mais la discrimination a été abolie par Bruxelles.
Quelle utilité d’une telle complexité lorsque in fine, on passe le tarif à la moulinette du Bonus-Malus, des rabais commerciaux (sans même évoquer les presse-boutons).
En quoi un fils d’assuré serait-il un risque plus acceptable qu’un autre jeune ?
Cela rappellera aux plus anciens le célèbre Tarif Rouge des risques industriels autrefois utilisé par toutes les compagnies (et qui a fait suer des générations d’étudiants en assurance !) mais dont l’usage aboutissait à des primes invendables et se terminait inéluctablement par un rabais commercial de …60% !
Dès lors, on peut imaginer que ces nouvelles data ne seront pas moins pertinentes que leurs aïeules ; qu’elles pourront aisément s’y substituer.
Enfin, les tarifs deviendraient un peu plus techniques…
Mais quel que soit le mode de calcul du prix de vente, il ne faut jamais oublier que le pricing est la rencontre du tarif minimum pour l’offreur et du tarif maximum acceptable par l’acheteur…