31/07/2013

A quand une assurance obligatoire pour les sauvetages en montagne ?

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Ballet incessant des deux hélicoptères) de secours du PGHM de Chamonix (1 de la Gendarmerie de Haute montagne, 1 de la Sécurité Civile).
S’aventurer en montagne, c’est comme prendre la mer. L’actualité récente a prouvé que même très près du littoral, la mer était pleine de pièges ; et, comme à la montagne, nombreux sont ceux qui s’aventurent  au mépris des règlements et des conditions de sécurité. Résultat : la monopolisation de deux hélicoptères rien que  pour la vallée de Chamonix pour venir secourir des promeneurs, randonneurs, alpinistes en herbe, le plus souvent pour des traumatismes mineurs (entorses, petites chutes, voire lassitude !). Bref de la bobologie !
Et qui paie tout ça ?
A en croire les panneaux affichés dans certains lieux publics : les utilisateurs, à raison de 800 à 16.000 € l’intervention selon la gravité.
A en croire les gendarmes interrogés il y a peu dans le cadre d’un reportage TV : personne, la noblesse de leur métier est de faire de la gratuité.
Si l’on ressort les différents contrats que l’on peut détenir : peut-être l’assistance de la MRH, peut-être celle de la carte bancaire, … ? Qui le leur réclame ?
Quid des étrangers (attirés en masse par le site exceptionnel du Mont Blanc) ? Qui va leur réclamer le remboursement des frais de secours lorsqu’ils seront rentrés qui en Russie, qui en Chine ou au Japon ?
La conclusion s’impose : c’est nous par nos impôts (revenu, taxe d’habitation etc.)

 

Alors pourquoi ne pas imposer à tout résidant temporaire en montagne (et sur le littoral) la souscription d’une assurance spécifique. Les points de contacts sont connus : taxe de séjour, achat/location de matériel (de rando, d’alpinisme, VTT…)…

Christian PARMENTIER à Cham Juillet 2013

08/07/2013

Quand l’Etat se mêle des marchés, un triste souvenir…

 

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Le spectre de la nationalisation a réapparu en fin d’année 2012 a propos de l’affaire de Florange. Les syndicats ont à cette occasion manifesté leur ardent souhait que l’entreprise soir dirigée par l’Etat ; gage de pérennité surtout ; en tout cas, c’était la promesse de notre ministre du redressement économique !
Pour les assureurs qui étaient déjà en activité dans les années 70, ils se rappelleront qu’à cette époque, le fleuron de l’assurance était représenté par des sociétés nationales d’assurances. L’assurance avait été en partie nationalisée par le Général à la sortie de la 2nde guerre mondiale (51%) à la fois pour des raisons politiques et économiques (notamment la souscription des emprunts d’Etat par les fameux « zinzins »). C’est en 1968 que le gouvernement décida de regrouper ces grandes dames qu’étaient les sociétés nationales d’assurances pour faire face à un monde plus ouvert (l’Europe) et à la concurrence, en créant des groupes de dimension européenne. Ainsi naissait l’UAP (Union des Assurances de Paris), issue de l’unification de l’Union, l’Urbaine et la Séquanaise, constituant de loin le premier opérateur en France ; naissait également les AGF (Assurances Générales de France), issue des Assurances Générales, et du Phénix ; enfin le GAN (Groupe des Assurances Nationales) rassemblait la Nationale, l’Aigle et le Soleil. 
Pour les plus jeunes, ces noms n’évoqueront pas grand-chose. Pourtant, pendant 20 ans, ce sont ces 3 sociétés qui « ont fait » le marché français de l’Assurance. Si l’une d’entre elles notamment était en apérition d’un risque, le marché suivait les yeux fermés. C’est par elle que sont venues beaucoup de changement – c’est vrai, poussées par la concurrence des mutuelles qu’elles qualifiaient alors de sauvages – ce sont elles qui ont développé l’informatique, l’assurance vie ainsi que le Marketing (le CAPA d’alors servant d’aiguillon). C’est à la fin des années 90 que les choses se gâtent, l’Etat décidant de privatiser l’ensemble des sociétés d’assurance encore détenues par lui (exception faite de la CNP).

Résultat en ce début du nouveau millénaire :
- La marque UAP n’existe plus (les anciens de cette entreprise se souviennent encore avec douleur de la brutalité du retrait). C’est AXA qui a avalé l’UAP. Son activité est très internationale, la nouvelle marque reconnue et appréciée. Pari tenu donc, mais peut-on encore parler d’entreprise française ?
- Les AGF ont disparues, reprises par ALLIANZ qui a imposé non seulement son nom mais aussi son mode de gouvernance.
- Le GAN, ou plutôt les GAN, rachetés par GROUPAMA qui est en bien fâcheuse posture, ne laissent pas entrevoir un avenir bien radieux et depuis plusieurs années ne « comptent » plus parmi les fers de lance du marché de l’assurance.
Au total, l’intervention de l’Etat sur l’organisation des sociétés d’assurances présente un bilan bien négatif au regard des objectifs poursuivis ; on devrait s’en souvenir plus souvent.

Christian PARMENTIER