18/09/2013

VIVE LES ASSOCIATIONS D’ASSURES !

Petit rappel : le concept d’Association d’Assurés a été inventé au siècle dernier par l’AFER. A cette époque, chaque souscripteur individuel d’assurance vie était spolié de 5% de ses versements au profit d’une taxe ; disposition qui ne s’appliquait pas aux contrats collectifs. C’est ainsi qu’une association souscriptrice du contrat a été créée (donc un contrat groupe ouvert),  échappant à la taxation. L’assuré devient ainsi un Adhérent.
Chaque année, l’association tient son assemblée générale et décide des modifications du contrat et en particulier du taux de rendement.
Parfait !
Cette forme de souscription s’est depuis fortement développée et le législateur s’en est même inspiré (cf. les GERP du PERP Fillion).
Mais la question n’est plus de bénéficier d’une exonération de taxe ; reste alors la représentation et la défense des intérêts des clients. C’est là que là bât blesse ! Beaucoup de ces associations ne sont que des faux-nez des compagnies. Pour en avoir eu dans mon périmètre lorsque j’étais directeur marketing, je peux témoigner qu’elles ne représentent QUE les intérêts de la compagnie. Elles sont d’ailleurs en grande partie composées de collaborateurs de celles-ci et gérées par eux.
Alors, le risque avéré est de voir remis en cause les éléments originels du contrat, notamment pour améliorer la rentabilité. Plus besoin de demander le consentement du client puisque c’est l’association qui décide en son nom ! Astucieux, non ?
Et lorsque l’on détaille les statuts des dites associations, on s’aperçoit de grandes disparités dans leur fonctionnement. Exemple : l’association Amphitea d’AG2R La Mondiale  prévoit que les élus au conseil d’administration provenant des adhérents doivent être majoritaires, alors que l’AGRP de Generali indique que les administrateurs sont choisis par l’AG parmi les membres fondateurs ou actifs (donc c’est bien verrouillé !). Par ailleurs, lorsque l’on étudie l’objet de l’association AGRP, on y trouve surtout une fonction de « documentation »(sic), mais pas de défense des intérêts des adhérents …
Ayant eu à traiter récemment un disfonctionnement dans ce domaine, j’ai pu constater que l’assemblée générale annuelle avait pris une décision unilatérale d’augmentation généralisée (je devrais dire matraquage) du tarif alors qu’une seule garantie était touchée et précisément celle non souscrite (compétence technique, tu fous le camp !). Bien sur la compagnie a reconnu son erreur et rectifié, mais parce que je savais faire valoir mes arguments et que je connaissais des responsables en interne. Alors je pense aux pauvres adhérents qui n’ont pas cette chance et qui ont donc du acquitter la majoration !

 

Oui, il y a des comportements à changer de la part des sociétés d’assurance si elles veulent être un peu mieux considérées  par leurs clients mais aussi par les Pouvoirs Publics qui, on le voit actuellement, ne se privent pas de tancer les assureurs.

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