15/04/2014

AUTO PLUS lance une charge contre l’Assurance

Le n° 1336 DU MAGAZINE relève que le Fonds de Garantie Auto a vu ses interventions bondir à + 28% en 5 ans ; ce qui représente plus de 27.000 dossiers par an. Cet organisme, jugé « salutaire » (entre parenthèses, merci les assureurs qui le financent  au travers des cotisations) est principalement victime de l’accroissement du nombre de conducteur non assurés.
La faute bien sûr aux retraits de permis de plus en plus nombreux (souvent par cumul de petites infractions), mais aussi la faute aux assureurs qui résilient abusivement ou pratiquent le coup de bambou sur les primes après un ou plusieurs sinistres, parfois même non responsables !
Il faudrait rappeler à ces détracteurs que le principe même de l’Assurance (cela fait partie de notions de base que l’on apprend en entrant dans la profession) repose sur un principe d’homogénéité de portefeuille et sur le caractère aléatoire de la survenance du risque. Dès l’instant ou un risque présente un caractère exceptionnel en importance ou anormal en fréquence, il déstabilise la mutualité donc la communauté d’assurés. Et comme à chaque fois, les bons paient pour les mauvais ; mais cela a des limites ! Le problème se pose ainsi pour les multirécidivistes et pour les jeunes. Concernant ces derniers, la cotisation demandée, même si elle est fortement majorée (jusqu’à 2,5 fois) ne correspond pas au risque réel (X 10). Il s’agit dès lors d’un problème social et plus simplement d’un problème d’assurance.
Il existe cependant des mesures alternatives à la résiliation : suppression de la garantie Dommage, franchise élevée…
Rouler sans être assuré est d’une inconscience sans mesure. Et cela peut arriver très vite : défaut de permis, fausse déclaration à la souscription, alcoolémie (exclusion portant uniquement sur les  dommages à l’assuré),…
 Il suffit d’un accident avec dommage corporel pour que le conducteur voie sa vie basculer : des millions d’euros à rembourser à la victime.
Il est donc légitime de mettre en garde les automobilistes contre ce risque, c’est la campagne que lance le FGA ; il est aussi utile d’interpeller les Pouvoirs Publics sur les effets des mesures de rétorsions de plus en plus sévères et souvent injustifiées contre les conducteurs : conduire est indispensable dans notre Société, ne serait-ce que pour travailler (tout le monde n’a pas le métro en bas de chez lui !).
L’article d’Auto Plus pointe également des pratiques contestables de la part des assureurs ; ainsi le contenu du relevé d’information - plus complet que la Loi ne l’exige - serait de nature à gêner la souscription future d’assurance, voire d’enrayer la mise en place du dispositif de la Loi Hamon…
Une autre pratique que j’ai découverte récemment : la retarification du portefeuille  à l’échéance en dehors de tout avenant alors que la compagnie devrait se limiter à appliquer la clause Réduction-Majoration. Mais qui va oser, dans le cas d’une application du malus après un accident responsable, entreprendre une mise en concurrence des assureurs ?
Souvent les associations d’assurés réclament des réglementations plus contraignantes pour les opérateurs. Des lois, encore des lois ! Ne serait-il pas plus effici
ent  de pratiquer une autorégulation professionnelle en collaboration avec les organisations représentant les clients ?
Ne pourrait-on aussi laisser un peu plus de place dans l’activité réelle au Marketing, souvent décrié dans la presse, mais de fait la vraie voix du client dans l’entreprise ?

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