09/09/2014

Big Data : de Charybde en Scylla

La recherche du tarif le plus approprié à un client pousse l’assureur à prendre en compte de nombreuses données. D’ailleurs le Code des Assurance, impose au souscripteur de livrer  toutes les informations – à sa connaissance – de nature à évaluer le risque à prendre en charge…
Dans la pratique, pour les assurances de masse notamment, les déclarations résultent d’un 

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questionnaire fermé. En cours de contrat, l’assuré est tenu d’informer l’assureur des modifications  du risque limitativement énumérées dans les conditions générales.
On a depuis longtemps perçu les limites de la segmentation technique, c'est-à-dire aboutir à des clusters trop petits pour que les principes de répartition puissent s’appliquer. Multiplier les critères d’appréciation d’un risque pour faire payer le « juste prix » se heurte au principe même de l’assurance. De surcroît, les excès de cette pratique créent inévitablement des exclus, ce qui est socialement inacceptable.
De leur côté, les assurés supportent mal qu’on les enferme dans des boîtes à partir de critères dans lesquels ils ne se reconnaissent pas et surtout de facteurs sur lesquels ils ne peuvent avoir de maîtrise. Certes l’exercice d’une profession, l’âge, le lieu d’habitation, sont  des critères aisés pour tarifer mais pas explicatif à titre individuel. C’est ainsi que la distinction Homme/Femme a été proscrite il y a peu...
Ce qui justifie le mieux  un tarif, c’est l’exposition au risque et le comportement.
On peut être jeune et prudent au volant, habiter un chalet et savoir éviter les incendies, être un senior en meilleure santé qu’un jeune, etc.
Aujourd’hui, à l’aube d’une utilisation massive des données de tous ordres pouvant circuler et provenant de multiples sources, les assureurs vont être en mesure de suivre les comportements de leurs clients et ainsi d’adapter les tarifs…
Mais sur quelles bases statistiques ? Les données sont infinies et il est peu probable que l’on en détermine avec exactitude l’impact sur la sinistralité. Dès lors,  le « flicage » des comportements aura-t-il une réelle utilité ?
 

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