04/09/2014

Big Data : l’hypothèse du billet sans retour

Le développement de l’utilisation des big data, que les données soient récupérées au travers de transactions, de navigation, des réseaux sociaux, d’objets connectés va remettre en cause en profondeur le modèle de l’Assurance.
Certes, le métier d’assureur implique que ce dernier évalue au plus près le risque qu’il prend en charge, qu’il le catégorise de façon à gérer des masses homogènes, et, pour ce faire, toutes les informations pertinentes sont les bienvenues. C’est ainsi qu’il fait remplir des questionnaires aux contractants et qu’au-delà,  le Code des Assurances prévoit une obligation de déclaration de tout élément de nature à faire apprécier le risque, ainsi qu’en cours de contrat en cas d’évolution du risque ; mais, attention, cette obligation en cours de contrat se limite aux items énumérés dans les conditions générales !
Or, avec les big data, l’assureur  s’ouvre l’accès à des données comportementales nouvelles. Par exemple, l’activité physique, la consommation, la façon de conduire, les lieux fréquentés et les horaires, etc., etc.
Même si aujourd’hui, le contrat ne lui permet pas de modifier son tarif en conséquence, rien ne l’empêche de résilier à l’échéance s’il estime que le mode de vie du client ne lui convient pas (on a tellement entendu de jugements de valeur de la part des techniciens à propos des comportements des assurés…).
Mais demain, nul doute que de nouveaux contrats, librbig brother.jpgement acceptés par les assurés pour le bénéfice d’une prime aménagée, prévoiront une variabilité de la cotisation en fonction du comportement du client. Le Pay-As-You-Drive a déjà ouvert la voie !
On peut toujours penser que le client pourra refuser d’entrer dans un tel système de flicage : celui qui refusera qui le boitier auto, qui le bracelet connecté se verra appliquer un tarif dissuasif.
On peut aussi penser que le législateur  interviendra pour limiter, voire interdire, l’usage de données comportementales trop liées à la vie privée. C’est sans compter sur l’internationalisation de l’assurance, notamment pour des couvertures qu’il sera aisé de trouver sur d’autres marchés plus ou moins exotiques :
-une garantie maladies redoutées pour ceux qui peuvent produire le décryptage de leur génome
- une garantie Invalidité décès pour ceux qui s’engagent à marcher au moins 10.000 pas chaque jour
- etc., dans ce domaine l’innovation est sans limites…

18:36 Publié dans BIG DATA | Lien permanent | Commentaires (0)

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