02/06/2014

Le vieillissement de la population et l'Assurance Vie

Au rythme d'un trimestre par an gagné en longévité, la population vieillit... et les portefeuilles également. Les clients qui ont constitué les quelque 1.500 milliards € d'actifs de l'assurance vie sont souvent des seniors.
Dans un avenir proche, l'assurance vie sera confrontée au risque de désépargne : baisse des revenus lors du passage à la retraite, accroissement des charges (énergie, fiscalité...) et de certains besoins liés à la santé, à la dépendance, à la situation « d'aidant », ainsi que successions décalées.
Pour conserver ces clients - et leur épargne, au moins en partie - les assureurs doivent dès aujourd'hui mettre en œuvre les moyens pour :

·         Identifier les besoins actuels et futurs des seniors

·         Prendre en compte les évolutions de comportements de cette catégorie, notamment dus aux glissements générationnels (un octogénaire dans 20 ans, donc un baby-boomer, ne ressemblera pas à celui d'aujourd'hui), et les changements profonds des relations - y compris financières - entre générations

·         Segmenter cette population beaucoup plus finement que par l'âge et le taux d'activité

·         Imaginer des solutions-produits répondant réellement à leurs besoins

·         Organiser les collaborations nécessaires entre les différents métiers (assurance vie, rente viagère, viager, immobilier, asset management...)

·         Identifier le rôle du digital dans la relation avec cette cible et optimiser les dispositifs commerciaux afin de répondre à leurs attentes et préférences en terme d'accompagnement

 

25/05/2014

Associations d'Assurés : encore mieux !

Le 18 septembre dernier, je publiais ici un article mettant en doute l'intérêt des "Associations d'Assurés", notamment celles qui sont entièrement pilotées par les compagnies d'assurances, n'ont rien de démocratique, et ne défendent les intérêts de la communauté qu'en théorie.
L'actualité vient apporter un nouvel élément : le parachute de 5 millions d'euros selon La Lettre de l'Assurance, auto-décidé par le président lui-même de l'association des assurés Vie d'AXA.
Même si cette somme est infime au regard de celles gérées par l'AGIPI, l'attribution de telles rémunérations dans le cadre d'une association d'assurés peut paraître à bon droit tout bonnement scandaleuse.
Quand fera t-on cesser ces pratiques scandaleuses qui nuisent à l'image de la profession et découragent les dizaines de milliers de collaborateurs qui sont fiers d'exercer leur métier et le font avec beaucoup de professionnalisme ?
Quand cessera t-on de voir des patrons de compagnies, mutuelles ou IP de se croire tout puissant et propriétaires de l'entreprise quand ce n'est pas du personnel ?

12:52 Publié dans Management | Lien permanent | Commentaires (0)

19/05/2014

Et si l’on arrêtait de dire n’importe quoi sur l’Assurance ?

On ne reviendra pas sur la démonstration de l’utilité – voire du caractère incontournable – de l’Assurance pour l’économie et la vie quotidienne des individus ; ni sur les citations laudatives (on pense notamment à Churchill).
Alors, pourquoi entend t-on toujours les mêmes griefs contre cette activité ? Les clichés sont tenaces, surtout lorsqu’ils sont régulièrement entretenus par les médias !
. Assureur voleur
. Frauder l’assurance (comme le fisc) n’est pas une faute
. Les assureurs sont riches
. Ils font des bénéfices éhontés sur le dos des malheureux assurés
. Toujours là pour encaisser mais jamais pour rembourser
. Etc.

Quelques vérités économiques mériteraient d’être régulièrement rappelées :

. Ce ne sont pas les sociétés d’assurance qui sont riches. Même si les sommes brassées sont énormes, il s’agit de l’argent des assurés (leurs cotisations) qui doit leur revenir (à ceux qui ont des sinistres et aux bénéficiaires).

. Les investissements - que ce soit en bourse ou dans l’immobilier - ne sont faits que pour sécuriser l’argent qui a été confié. En fait, l’essentiel de l’actif du bilan des compagnies appartient à leurs clients (ou sociétaires pour les mutuelles)

. Le principe même de l’assurance repose sur le fait qu’un grand nombre d’assurés paient de petites sommes afin que les quelques uns qui subissent un dommage important puissent en voir les effets annulés (totalement ou partiellement).
L’assureur établit ses tarifs en fonction d’une prévision de sinistralité « sincère ». C’est pourquoi il doit respecter au plus près les conditions du contrat, éviter de trop rembourser (car c’est de toute façon illégal) et traquer les fraudeurs. A défaut, il rembourserait plus que les primes qu’il a perçues et courrait à sa faillite ; c'est-à-dire : arrêt des indemnisations pour tous ceux qui ont souscrit et payé. Dieu merci, nous avons toujours évité cela et lorsqu’il y a eu par le passé des problèmes avec quelques petites compagnies, la profession a su se montrer solidaire des assurés malchanceux.

. Depuis des décennies les assureurs ont mis en place des moyens importants afin de mieux servir leurs clients sinistrés : conventions de règlement auto, convention dégâts des eaux, tiers payant, réparation en nature, remplacement à neuf…
Les scores de satisfaction sont d’ailleurs supérieurs à 90% après un sinistre !

 

. Les bénéfices réalisés par les sociétés d’assurance sont minimes par rapport à leur chiffre d’affaires (~1%) et, selon leur forme juridique, reviennent aux assurés sous forme de remboursement, de baisse de tarif ou de fonds de solidarité.

Alors, à quand une grande campagne professionnelle toutes familles confondues pour expliquer les bienfaits de notre activité ?